"Douce, oui, je peux l’être. Je suis petite et on me dit qu’il se dégage quelque chose de délicat de mon visage et de mon maintien. Mon crâne rasé et mes vêtements orangés, signes distinctifs de mon statut de religieuse, imposent la retenue. Je n’aime pas les gestes brusques, je parle doucement, je m’efforce de sourire gentiment. La pratique du bouddhisme et de la méditation m’a donné une certaine sérénité.
Mais même si je suis féminine, j’ai en moi une dureté et une détermination qui feraient ployer beaucoup d’hommes. Au fond de moi, comme la lave en fusion au centre de la Terre, se niche un amas de molécules indestructibles, une boule de force et d’énergie d’une densité rare, qui me pousse et me guide. Cette pépite de volonté brute est aujourd’hui ma meilleure alliée.
Hier, elle aurait pu me conduire au pire. Elle m’a mal conseillée, parfois. Beaucoup de violence, beaucoup de haine. Comme un tigre apprivoisé, elle demeure là, tapie dans mon cœur, dans mon ventre, domestiquée et pourtant, pour toujours, fondamentalement sauvage. Je suis une guerrière. Et mes armes s’appellent Amour et Compassion. "
Ani Chöying Drolma
Force et fragilité sont mes compagnes, Sourire et larmes embrassent mon visage Multiples facettes de mon Être, A accueillir à bras ouverts Avec bienveillance et douceur.
" Corps et esprit en parfaite harmonie, je vous envoie mon cœur avec le son de cette cloche. Que tous les êtres vivants qui m’entendent Sortent du monde de l’oubli, de l’anxiété, et de la souffrance Qu’ils se libèrent enfin et touchent la paix présente en leur cœur
Que le son de cette cloche pénètre profondément dans le cosmos, Jusqu’aux régions lointaines dominées par la peur et les ténèbres. Que tous les êtres vivants puissent entendre la voix de l’Eveillé. Que toute peine quitte leur âme Que la fleur de la compréhension éclose dans leur cœur Et que tous transcendent la souffrance et la mort
Au son de cette cloche, je sens que les afflictions en moi commencent à se dissoudre. Mon esprit est calme, mon corps est détendu. Un sourire nait sur mes lèvres.
Me concentrant sur le son de la cloche, ma respiration consciente me ramène à ma vrai demeure. Dans le jardin de mon cœur, la paix éclot comme une fleur."
Cette lumière est la seule et unique loi: il n'en existe pas d'autre. Toutes les autres lois émanent de la pensée et sont donc fragmentaires et contradictoires.
Être à soi-même sa propre lumière, c'est refuser la lumière d'un autre, si raisonnable, si logique, si exceptionnel, si convaincant soit-il. Vous ne pouvez pas être votre propre lumière si vous êtes plongé dans les ténèbres de l'autorité, des dogmes, des conclusions hâtives.
La morale n'est pas une émanation de la pensée, ni l'effet des pressions exercées par le milieu ambiant, elle ne relève ni du passé, ni de la tradition. La morale est enfant de l'amour, et l'amour n'est ni le désir ni le plaisir. La jouissance, sensuelle ou sexuelle, n'est pas l'amour.
Être à soi-même sa propre Lumière: là est la vraie liberté - et cette liberté n'est pas une abstraction, elle n'est pas le fruit de la pensée. Être authentiquement libre, c'est être affranchi de toute dépendance, de tout attachement, de toute soif d'expérience.(...)
Au sein de cette lumière, il n'y a de place que pour l'agir de telle sorte que jamais l'action ne peut être contradictoire. La contradiction n'existe que lorsque cette lumière est dissociée de l'action, lorsqu'il y a un clivage entre l'acteur et l'action.(...)
Tout idéal, tout principe n'est qu'un processus mental stérile, et il ne peut coexister avec cette lumière - l'un est la négation de l'autre.(...)
Seule compte la perception lucide, qui se confond avec l'action.
C'est à travers vos yeux que doit se former cette vision, non à travers ceux d'un autre. Cette lumière, cette loi n'appartiennent ni à vous ni à l'autre. La lumière - rien d'autre ne compte que la lumière. Voilà ce qu'est l'amour.
C'était une matinée chargée, environ 8h30, quand un homme d'un certain âge, dans les 80 ans, est arrivé pour faire enlever les points de suture de son pouce. Il dit qu'il était pressé car il avait un rendez-vous à 9h.
J'ai pris ses coordonnées et lui dit de s'asseoir, sachant que ça prendrait plus d'une heure avant que quelqu'un ne puisse s'occuper de lui. Je le voyais regarder sa montre et j'ai décidé, puisque je n'étais pas occupée avec un autre patient, de regarder sa blessure.
En l'examinant, j'ai vu que ça cicatrisait bien, alors j'ai parlé à un des docteurs, j'ai pris le nécessaire pour enlever ses points de suture et soulager sa blessure. Pendant que je m'occupais de sa blessure je lui ai demandé s'il avait rendez-vous avec un autre médecin ce matin, puisqu'il était pressé. L'homme me dit que non, qu'il devait aller dans une maison de retraite pour déjeuner avec sa femme.
Je me suis informé de sa santé. Il m'a dit qu'elle était là depuis un certain temps et qu'elle était atteinte de la maladie d'Alzheimer. Comme nous parlions, je lui ai demandé si elle serait contrariée s'il était en retard. Il a répondu qu'elle ne savait plus qui il était, qu'elle ne le reconnaissait plus depuis 5 ans.
J'étais surprise et lui ai demandé : ''Et vous y allez encore tous les matins, même si elle ne sait plus qui vous êtes ?'' Il souriait en me tapotant la main et dit : ''Elle ne me reconnaît pas, mais moi, je sais encore qui elle est.''
J'ai dû retenir mes larmes quand il est parti, j'avais la chair de poule et je pensais, que c'était le genre d'amour que je voulais dans ma vie. Le vrai amour, ni physique, ni romantique ; le vrai amour est l'acceptation de tout ce qui est, a été, sera et ne sera plus.
Les gens les plus heureux n'ont pas nécessairement le meilleur de tout. Ils s'organisent du mieux qu'ils peuvent avec ce qu'ils ont.
La vie n'est pas d'échapper à la tempête, mais de danser sous la pluie.
instant après instant, instants de colère, de tristesse, d'incompréhension, de plaisir, de joie, de partage, parfois de compréhension, de réalisation et d'acceptation rencontre après rencontre, rencontres amicales, amoureuses, initiatiques miroir après miroir
...je vais à ma rencontre le coeur de plus en plus léger/ I walk to meet my SELF and my heart feels light.
OM
"L’illumination, c’est de comprendre qu’il n’y a nulle part à aller, rien à faire et personne à être, sinon précisément celui que tu es maintenant" "SOIS" est l’affirmation créatrice la plus puissante de l’univers." Neale Donald Walsch
"Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas." Lao Tseu
"Avance sur ta route, car elle n'existe que par ta marche." Saint-Augustin
"Chaque chemin est le "bon" chemin. Tout aurait pu être autre chose et aurait eu tout autant de sens." Mr.Nobody
Une fois que le visage du garçon lui rappelait Kamala plus que d'habitude, Siddharta se souvint tout à coup d'une phrase que la courtisane lui avait dite au temps de leur jeunesse. Cette phrase c'était: "Tu ne peux pas aimer", et il en avait convenu, et il s'était comparé, lui, à une étoile et les autres hommes à la feuille qui tombe; ce qui ne l'avait pas empêché de sentir un reproche dans ses paroles. En effet, jamais son coeur n'avait pu se fondre dans celui d'un être aimé, se donner complètement à lui jusqu'à l'oubli complet de soi-même, jusqu'à faire des folies par amour pour un autre; jamais il n'avait été capable d'une chose semblable et c'était là, croyait-il alors, la grande différence qui le séparait du commun des mortels. Depuis que son fils était auprès de lui, Siddhartha était complètement devenu, lui aussi, un homme comme les autres ; lui aussi souffrait maintenant pour un autre, s’attachait à un autre, se perdait pour l’amour d’un autre et tombait dans la folie. Une fois dans sa vie, quoique tardivement, il éprouvait cette passion, la plus forte et la plus étrange, il en souffrait, il en souffrait à faire pitié et pourtant il était heureux ; n’aurait-elle pas renouvelé quelque chose en lui, ne l’aurait-elle pas enrichi d’autant ?
Les hommes ! il les considérait maintenant tout autrement qu'autrefois : il les jugeait avec moins de présomption, moins de fierté ; mais en revanche, il se sentait plus près d'eux, plus curieux de leurs faits et gestes, plus intéressé à eux. Quand il lui arrivait de voir passer des voyageurs de condition inférieure, des marchands, des soldats, des femmes de toutes catégories, ces gens-là ne lui semblaient plus aussi étrangers qu'autrefois ; il les comprenait, il comprenait leur existence que ne réglaient ni idées, ni opinions, mais uniquement des besoins et des désirs ; il s'y intéressait et se sentait lui-même comme eux. Quoiqu'il approchât de la perfection et qu'il portât toujours les traces de sa dernière meurtrissure, il lui semblait pourtant que ces hommes simples étaient ses frères; leurs vanités, leurs convoitises et leurs travers perdaient leur ridicule à ses yeux, ils valaient la peine d'être compris, d'être aimés et même vénérés. L'amour aveugle d'une mère pour son enfant, la sotte présomption d'un père aveuglé par son attachement pour un fils unique, l'irrésistible et folle envie qu'éprouve une jeune femme coquette de se parer de bijoux pour attirer sur soi les regards admirateurs des hommes, tous ces besoins, tous ces enfantillages, toutes ces aspirations naïves, déraisonnables, mais dont la réalisation donne à la vie un si puissant élément de force, ne semblaient plus maintenant aux yeux de Siddhartha choses si négligeables, si puériles; il comprenait que c'était pour elles que les hommes vivaient, que c'était pour elles qu'ils accomplissaient l'impossible, pour elles qu'ils faisaient de longs voyages, pour elles qu'ils s'entre-tuaient, qu'ils enduraient des souffrances infinies, qu'ils supportaient tout; et c'est pour cela qu'il se sentait capable de les aimer; il voyait la vie, la chose animée, l'Indestructible, le Brahma dans chacune de leurs passions, dans chacun de leurs actes. Ces hommes, ils étaient aimables et admirables dans l'aveuglement de leur force et de leur persévérance. Rien ne leur manquait, et le savant, le penseur, ne leur était supérieur que par une petite, une bien petite chose : la conscience qu'il avait de l'Unité de tout ce qui vit. Et Siddhartha en arrivait même à se demander à certaines heures si ce savoir, cette idée, avait bien toute l'importance qu'on lui attribuait, si lui-même n'était pas peut-être le jouet des hommes-penseurs, des hommes-enfants-qui-pensent. Pour tout le reste les hommes égalaient le Sage et parfois lui étaient bien supérieurs, comme certains animaux nous semblent aussi supérieurs à l'homme, par l'inflexible ténacité qu'ils apportent à l'accomplissement des actes nécessaires à leur vie.
Analyser le monde, l'expliquer, le mépriser, cela peut être l'affaire des grands penseurs. Mais pour moi il n'y a qu'une chose qui importe, c'est de pouvoir l'aimer, de ne pas le mépriser, de ne le point haïr tout en ne me haïssant pas moi-même, de pouvoir unir dans mon amour, dans mon admiration et dans mon respect, tous les êtres de la terre sans m'en exclure.
Chaque pêché porte déjà en soi sa grâce, tous les petits enfants ont déjà le vieillard en eux, tous les nouveaux-nés la mort, tous les mortels, la vie éternelle. Aucun être humain n'a le don de voir à quel point son prochain est parvenu sur la voie qu'il suit : Bouddha attend dans le brigand aussi bien que dans le joueur de dés et dans Brahma attend le brigand. La profonde méditation donne le moyen de tromper le temps, de considérer comme simultanné tout ce qui a été, tout ce qui est et tout ce qui sera la vie dans l'avenir et comme cela tout est parfait, tout est Brahma. C'est pourquoi j'ai l'impression que ce qui est, est bien ; je vois la Mort comme la Vie, le pêché comme la Sainteté, la prudence comme la Folie, et il doit en être ainsi de tout : je n'ai qu'à y consentir, qu'à le vouloir, qu' à l'accepter d'un coeur aimant. J'ai appris à mes propres dépens qu'il me fallait pécher par luxure, par cupidité, par vanité, qu'il me fallait passer par le plus honteux des désespoirs pour réfréner mes aspirations et mes passions, pour aimer le monde, pour ne pas le confondre avec ce monde imaginaire désiré par moi et auquel je me comparais, ni avec le genre de perfection que mon esprit se représentait ; j'ai appris à le prendre tel qu'il est, à l'aimer et à en faire partie, telles sont, ô Govinda, quelques-unes des pensées qui me sont venues.
Extraits de "Siddharta", Hermann Hesse
EN CHACUN DE NOUS SOMMEILLE UN BOUDDHA DE LA VASE NAIT LE LOTUS
N.B: Cette déclaration est mise en vigueur depuis la nuit des temps et pour toujours