« Si vous êtes assez courageux pour quitter vos habitudes et votre confort (ce qui peut être n’importe quoi, depuis votre maison à vos pires ressentiments) et vous engager sur un chemin de recherche de vérité (qu’il soit extérieur ou intérieur), et si vous êtes vraiment désireux de regarder chaque chose qui vous arrive sur ce chemin comme un fil conducteur, et si vous acceptez chaque rencontre le long de votre route comme un maître, et si vous êtes prêt, par dessus tout, à affronter (et pardonner) quelques réalités difficiles à propos de vous mêmes… alors la vérité ne vous sera pas tenue éloignée. »
« Mes pensées se tournent vers une histoire que j’ai lue autrefois, une fable à laquelle croient les bouddhistes zen.
Ils disent que la création d’un chêne n’est rendue possible que par la mise en oeuvre de deux forces concomitantes. Evidemment, tout commence avec le gland, la graine qui recèle toutes les promesses, tout le potentiel, et qui va se transformer en arbre. Tout le monde peut observer ça. Mais seuls quelques-uns peuvent voir qu’une autre force est également à l’oeuvre dans ce processus – et n’est autre que le futur arbre lui-même, qui veut tellement exister qu’il extirpe du gland le principe de son être, qu’il extrait le jeune plan du vide par la force de son désir et guide son évolution du néant vers la maturité. A cet égard, disent les bouddhistes zen, c’est le chêne qui crée ce même gland dont il est issu.
Je pense à la femme que je suis devenue ces derniers temps, à la vie qui est la mienne aujourd’hui, je pense au fait que j’ai toujours ardemment voulu être cette personne et vivre cette vie, être libérée de la mascarade de la représentation et des faux-semblants. Je pense à tout ce que j’ai enduré pour en arriver là, et je me demande: « Est-ce moi – ce moi heureux heureux et équilibré qui est en train de somnoler sur le pont de ce petit bateau de pêcheur indonésien – qui tout au long de ces éprouvantes années a tiré cet autre moi, plus jeune, plus désorienté et qui passait son temps à se débattre? Ce moi plus jeune était le gland riche de potentiel, mais c’était mon moi plus vieux, le chêne déjà existant, qui me disait tout ce temps: « Oui, pousse! Grandis! Change! Evolue! »
Osons sortir de notre zone de confort pour rejoindre le chêne, dans sa complétude et sa maturité. Alors traversons.
« Mange, prie, aime » d’Elizabeth Georg